samedi 17 janvier 2009

Motivation et stratégies comportementales



S’appuyer sur le système de motivation pour faire évoluer les comportements, plutôt que de s’arque bouter sur l’adhésion primaire au résultat escompté.
Illustration :


Jean est un citadin, cadre supérieur d’une entreprise connue. Il possède une maison de campagne dans un village reculé, ce que l’on appelle parfois avec ironie, la France profonde…

Depuis plusieurs années, il améliore cet espace de ressourcement et a développé une vraie passion pour les fleurs, et, l’agencement de son (grand) jardin.
Ses voisins, qui habitent tous le village en permanence, (il est le seul « citadin »), font plutôt pousser des légumes, ont tous quelques poules, et vivent en « campagnards ».
Seule ombre au tableau, les poules des voisins aiment aussi beaucoup les fleurs et les plantations de Jean, et ses « amis » campagnards ne font rien pour les retenir chez eux. Les clôtures des poulaillers restent symboliques.
Jean a bien essayé de leur en parler, mais les voisins lui ont expliqué « qu’ici, c’est la campagne, et que les poules sont des poules, et qu’ils n’y peuvent rien… ».

Que peut faire Jean ?
· Ignorer les dégâts, les relativiser, et effectivement considérer que « les poules sont des poules et que l’on n’y peut rien »
· Faire appel au Maire, ou à un conciliateur juridique pour obtenir gain de cause ? Le Maire est un de ses voisins, et celui qui a le plCouleur du texteus de poules baladeuses….
· Chasser les poules ? Acheter un chien ? Tendre des pièges ? Monter sa clôture à 5 mètres ?
· Inviter ses voisins, faire « copain-copain », parier sur le moyen terme et leur probable sympathie à son encontre ?
· Faire appel au garde champêtre, à la gendarmerie ?
Que va faire Jean ?
· Développer une stratégie offensive ?
· Développer une stratégie défensive ?
· Prendre son mal en patience ?
· Développer une stratégie en se fondant sur le système de motivation de ses interlocuteurs ?
Chacun a sûrement une bonne idée de ce que recouvrent les trois premiers choix, et de leur efficacité potentielle.

Pour ce qui est du quatrième choix, s’il est celui de Jean, voici ce qu’il fera :

En préparation de son prochain séjour, (hors week-end de Pâques) il se rendra en ville dans un de ces magasins qui vendent des œufs « frais », avec encore de la paille collée.
Lorsqu’il arrivera, il posera discrètement quelques œufs, près des plantations qui lui tiennent à cœur, et suffisamment en évidence.
Le matin suivant, alors que ses voisins sont dans leurs jardins respectifs, Jean « découvrira les œufs », appellera sa femme et ses enfants, pour qu’ils viennent les ramasser avec lui. Ils seront tous très enjoués, et s’auto-congratuleront avec moult effusions.
Ce petit manège sera à répéter pendant deux ou trois jours.
Il ne faudra que ce temps là pour que les voisins s’assurent que leurs poules ne parviennent plus à aller « pondre » chez lui.
S’ils trouvaient amusant qu’elles abiment ses plantations, ils ne supporteront pas que Jean en conçoive le moindre avantage, ou dédommagement, et qu’au passage ils soient, eux, perdants d’œufs précieux.
Les poulaillers seront bien tenus, et les roses pourront éclore.

En guise de conclusion :

Dans une démarche d’évolution comportementale, le système de motivation de nos interlocuteurs est à la fois le problème, et, la solution.
L’on me fera sans doute un procès en « manipulation », pour ce qui est du « quatrième choix ».
Il est donc recommandé, si l’on préfère les poules en liberté aux roses en bonne santé, d’oublier très vite cette anecdote.



Gérard D Carton

mardi 6 janvier 2009

Lettre du GCCG- Janvier 2009

Trois approches possibles en ce début d’année concernant 2009….
1- S’appliquer à formuler quelques résolutions, espérer les suivre, les reporter ou les oublier vers le 15 du mois de janvier, parce que le flux des « choses à faire » vient précisément en compromettre la viabilité. Exemple de bonnes résolutions qui ne survivent généralement pas plus de quinze jours :
a. Toutes celles qui commencent par « arrêter de » et qui concernent des comportements ancrés depuis longtemps tels que « se laisser distraire de ses objectifs » ; « répondre instantanément aux emails » ; « envoyer des emails plutôt que téléphoner » ; « écouter les rumeurs » ; « travailler tard le soir, ou les week-ends » ; « laisser d’autres personnes s’attribuer les mérites de mes idées, de mon travail » ….
b. Toutes celles qui concernent nos faiblesses, vulnérabilités, tendance à la facilité, comme par exemple « être en retard aux réunions », « se laisser irriter par des détails », « tolérer l’incompétence autour de nous », « retarder la gestion des conflits », « accepter des dispositions contre son gré » ; « se laisser raconter des histoires » ….

2- Former quelques projets dont on se dit qu’on les définira avec plus de précision dans les semaines qui viennent. Comme par exemple, de « faire plus de ceci, moins de cela », « ranger, mettre de l’ordre », « réfléchir à, envisager de, concourir à, essayer de… »

3- Prendre une demi-journée pour définir avec méthode et précision ses objectifs essentiels pour les 3 prochains mois et au-delà, pour la fin de l’année suivante.
a. Objectifs personnels. Tout ce qui vous rapprochera de votre idéal personnel, en termes de satisfactions, relations, statut, style de vie, mode de vie, conditions d’existence, connaissances, compétences personnelles….
b. Objectifs professionnels. Tout ce qui vous permettra de réaliser votre idéal professionnel, en termes de compétences professionnelles, formation, expérience, réussites concrètes, valeur ajoutée à votre Entreprise, développement de vos collaborateurs, relations avec vos collègues, vos prestataires, votre hiérarchie, résolution de difficultés, évolution de situation, conception de solutions….
c. Objectifs managériaux. Tout ce qui fera que vous « managerez » les situations, les personnes, les relations, les crises, les problèmes, la réussite, et… vous-même….
Pour que cette troisième option soit « efficace », c'est-à-dire qu’elle devienne une réalité et que vous atteignez vos objectifs, vous devez concevoir le puzzle géant de votre année 2009, et anticiper sur ce qui pourrait se produire qui vous facilitera la vie, et bien sûr ce qui pourrait venir la compliquer…
Quelques conseils….

1- Plein de choses « prévisibles » ne sont pas anticipées, parce que l’on n’y réfléchit pas…
2- L’analyse du passé n’est pas le meilleur atout pour anticiper l’avenir, sauf à ce qu’elle permette d’identifier les manques et les points forts, de façon factuelle.
3- Connaître ses valeurs profondes, en estimer l’adéquation avec la situation présente, comprendre que c’est l’ordre de nos valeurs qui est important et que cet ordre est sujet à révision en fonction des circonstances, en particulier celles qui sont provoquées par les changements qui nous sont imposés par la situation générale.
4- Avoir des principes clairs, simples et gravés. Ne jamais reporter l’application de nos principes. Ils ne valent que par leur application précisément lorsque c’est difficile.
5- Réfléchir et concevoir ses actions en termes de résultat, et non pas de moyens.
6- Formuler chaque objectif avec un verbe d’action, une date limite, avec précision (sans ambigüité), et en une phrase courte.
7- Associer à chaque objectif un plan d’actions concrètes, des étapes, des modalités et, là encore, des dates cibles. identifier les hypothèses de réussite.
8- Associer à chaque plan, un plan B destiné à répondre à la question « Que faire si les hypothèses du plan A ne se concrétisent pas »
9- Se fixer au plus 15 objectifs, couvrant l’essentiel de ce que l’on compte réaliser dans l’année, (5 dans chaque catégorie)
10- Formuler chaque objectif en sémantique positive, car un objectif en sémantique négative ne peut-être traduit en actions, mais seulement en évitement.
11- Lorsque tous les objectifs ont été développés, se poser la question « Pourquoi est-ce que je veux atteindre cela ? », la réponse doit être évidente, concrète, claire et recouvrir les résultats conçus au point 5. Elle doit aussi être en conformité avec nos valeurs et nos principes. Si ce n’est pas le cas reformuler l’objectif pour le mettre en conformité….
12- Faire une « carte des objectifs », la conserver sur soi, la relire chaque semaine, et mesurer si ce que l’on a fait nous rapproche de nos objectifs. Résister à l’envie de revoir les objectifs à la baisse lorsque leur atteinte apparaît plus difficile que prévu, et auCouleur du texte contraire concevoir les actions complémentaires à entreprendre pour les atteindre.

Quelques considérations :

1- Compter sur la chance, c’est renoncer à manager
2- Viser bas, c’est renoncer à réaliser son potentiel
3- Ne pas savoir ce que l’on veut, c’est renoncer à l’obtenir
4- Savoir ce que l’on ne veut pas, c’est se destiner à y être confronté
5- On ne peut pas en vouloir à autrui de ne pas nous donner ce que l’on ne lui a pas demandé
6- On trouve ce sur quoi l’on se concentre, les problèmes, les excuses ou les solutions.
7- L’efficacité de la danse de la pluie dépend uniquement de la durée pendant laquelle on danse.
8- Le temps est un espace, pas une quantité, l’occupation volontariste de cet espace est une clé du succès des managers. Laisser son espace temps être vampirisé par d’autres, ou pire, par des « choses » est la meilleure façon de ne pas atteindre ses objectifs.
9- Nous avons tous notre lot de crétins à croiser. Leur consacrer le moins de temps possible, voire pas du tout.
10- L’échec n’existe que lorsque l’on décide d’abandonner. Parfois c’est une excellente décision.
11- Nous sommes ce que nous faisons
12- Les réputations se bâtissent sur des résultats, pas des intentions.
13- Quoi que vous fassiez, il se trouvera toujours des gens pour vous critiquer. Pour avoir le dernier mot avec eux, envisagez de leur dire « Il est possible que vous ayez raison ».
14- Chaque minute de votre vie à une valeur. Cette valeur dépend de la minute suivante.
15- Reposez-vous régulièrement. La fatigue fait faire des erreurs et réduit la capacité de réflexion.

Bonne année 200Neuf !
Gdc